LES CARNONNAIS

Nous ne sommes pas partis du Puy en Velay, nous l'avons fait en voiture, mais en Espagne, ou plus précisément en Galice nous les avons vu, à pied, en vélo, le sac à dos lourdement chargé, avec accroché à ce sac l'inévitable coquille.
Nous les avons croisé complétement hébétés, les pieds entourés de pansements.
A l'arrivée à Saint Jacques de Compostelle "Santiago de Compostola" ils étaient si nombreux, couchés à même le sol, le but ultime atteint.
Ils étaient là aussi à Fisterra, que l'on appelle aussi le bout du chemin.
Pourquoi sont-ils si nombreux ? jeunes, âgés, à parcourir leur chemin, leur conviction ?
Ici en France nos églises sont vides, ne leur correspond elle plus ?
Quelle idéologie les fait avancer encore et encore, il faut dire qu'en Espagne le "chemin" n'est pas vraiment adapté pour eux, à de nombreux endroits il se trouve sur des routes nationales.
Le pied ne rencontre que le bitume, la pollution, le bruit des voitures, pourtant ils sont là.
Nous avons croisé des français, des hollandais, des autrichiens,une majorité d'espagnols, quelques anglais, les autres certes aussi, d'Europe, et qui sait d'autres pays de religion catholique.
Est-ce un chemin de foi ? un chemin de rencontre ?, moi qui ne crois qu'en ce que je puis accomplir, qui voit comme faiblesse le fait de penser que "lui" a pu nous créer à son image.
Qu'il peut effacer nos péchés, ces péchés je les qualifierais plutôt d'erreurs, mais ces erreurs ne sont-elles pas le chemin même du parcours de la vie qui nous apprend à grandir, et qui autre que nous-même doit en payer le coût face à nous même, face à l'autre qui a pu en souffrir, face à la société à qui nous devrons faire réparation.
Je ne vous renie pas "pèlerin", je ne vous juge pas, je tente même de vous comprendre.
Chacun dans la vie accomplit son chemin, qu'il soit de Compostelle, le chemin de chaque jour ...